31 janv. 2012

Couches : quels choix ?

Les couches , chaque bébé ou presque ( HNI )  est concerné depuis que l'Homme se préoccupe de l'hygiène familiale... C'est donc un choix important  : non content de concerner une période minimale de 2 ans (souvent un peu plus) , les couches jetables, si elles ont été un pas vers une libération familiale et féminine, comme on dit souvent, ne sont pas sans danger pour la peau de nos enfants ni sans conséquences écologiques ! En outre, le budget pour les couches jetables n'est pas mince, c'est important de noter en effet que les utilisateurs de couches lavables font des économies non négligeables!

Image Creative Commons Flickr Nalu Images


Un reportage intéressant à partager pour tous ceux qui n'ont pas encore décidé ou qui se posent des questions :
Couchormama (Arte)

" Comment, pour de jeunes parents, concilier travail quotidien, émancipation et conscience écologique ? Un rapide calcul montre en effet l'ampleur du problème environnemental posé par l'emploi généralisé des couches culottes : en France, par exemple, les décharges publiques doivent traiter chaque année 2,5 milliards de tonnes de couches usagées. L'enquête sur les pratiques existantes dans les pays industrialisés et sur l'extension du marché dans les pays émergents confirme que, de manière générale, il ne faut pas compter sur les industriels pour s'attaquer fondamentalement au problème. Mais d'autres pays, d'autres cultures traitent différemment l'hygiène des tout-petits. Et l'abandon de la couche jetable n'est pas forcément synonyme d'un retour à l'âge de pierre, comme le montre ce film très bien documenté qui donne la parole à des chercheurs, des fabricants, des consommateurs, des écologistes et des féministes de tous horizons. "


(la vidéo n'est plus disponible en lien direct, désolée)
Pour voir d'autres vidéos d'arte pour les parents : videos.arte.tv/videos/parent

Parents quels choix s'offrent à nous ?

Maman de 5 enfants, croyez que je n'aurais pas continué d'utiliser les couches lavables une fois testées si je n'avais pas largement trouvé plus d'avantages à leur usage qu'à celui des couches jetables... même face à des jetables écologiques, les lavables ne sont pas spécialement plus contraignantes niveau lavage que d'avoir à penser à acheter un paquet ! Vous ne manquerez jamais de couches, il suffit juste de les laver tous les deux jours environ (dans la machine, avec le linge commun si vous utilisez une lessive non irritante pour toute la famille, dans un filet ou non selon que vous êtes prêts à mettre ou non les mains... les possibilités sont fonction de vos envies...

Bien sûr vous ferez des économies avec les couches lavables, même si vous ne les utilisez que pour un seul enfant! Et plus encore si elles servent à plusieurs enfants! Vous pouvez facilement les revendre : elles sont très recherchées en occasion, vous pouvez aussi les vendre à une bourse puériculture , comme notre Bourse des Ecofamilles organisée par l'association MMM Maman papa et Moi on Materne en savoir plus ici .

Et la peau de votre enfant vous dira merci !! Avez-vous déjà touché ces tissus tout doux ? Et connaissez-vous les produits chimiques dont certains reconnus toxiques par des spécialistes et Greenpeace  que contiennent les couches jetables traditionnelles ?
Côté esthétique, il y en a aussi pour tous les goûts ! des plus simples au plus "fashion" !

La planète s'en portera mieux aussi évidemment ;) des tonnes de déchets en moins !


Alors, n'avez-vous pas envie d'envelopper les petites fesses de votre enfant dans un tissus tout doux et respectueux de la peau de votre enfant ?

19 janv. 2012

Pas touche à mon bidon : c'est si je veux ! Don't touch my belly : you can if I want !

Mais pourquoi veulent-ils tous toucher son ventre depuis qu'elle est enceinte ?

Elle n'ose pas leur dire que cela la dérange, que c'est son corps, son bébé, que seuls elle et son chéri ont le droit de le toucher aussi intimement... comme s'il connaissaient aussi bien voire mieux qu'elle ce bébé qu'elle attend avec bonheur, impatience et beaucoup de questions !



Elle n'ose pas dire à ses beaux-parents, même à ses parents, sa famille, ni à ses amies qu'elle aimerait bien qu'ils lui demandent d'abord si elle est d'accord pour qu'ils touchent son ventre, là, maintenant... 
Elle n'est ni chochotte ni chiante ni méchante, c'est juste que ça la gêne, c'est son corps, mais comment leur dire ? Elle n'est pas propriétaire de son bébé mais responsable de son bien-être, notamment... et durant la grossesse et la naissance et les premiers mois au moins, cela passe par son bien-être à elle, sa maman !

Car ils sont souvent doux ou du moins de bonne intention, mais ils font comme si son ventre appartenait désormais au domaine public, depuis qu'elle est enceinte ou qu'ils le savent - peuvent voir son bidon s'arrondir, on dirait qu'elle n'existe plus vraiment, ils ne voient que son bébé à travers son ventre de femme enceinte... même de parfaits inconnus se penchent vers elle pour lui raconter des choses plus ou moins douteuses ou incongrues, voire très personnelles ou veulent s'immiscer dans sa grossesse, lui donner des conseils plus ou moins avisés... dont elle se passerait souvent fort bien ou qui lui font se poser encore plus de question loin de répondre aux siennes... car chacun y va de son avis... avec sa propre expérience ou celle de son voisin... et peu importe que cela soit vérifié ou éclairé, que ça soit intéressant, enrichissant ou qu'au contraire ça puisse l'effrayer : ils ne font la plupart du temps que satisfaire leur propre curiosité ou leur propre égo de façon plus ou moins inconsciente en croyant bien faire !

Mais quoi leur dire pour ne froisser personne ? Comment leur faire comprendre sans s'énerver ?

- Dire que son bébé se repose et que le moment n'est pas propice pour le déranger si ce sont des inconnus...
- Juste dire ce qu'on ressent, et que la prochaine fois que le bébé bougera, on leur montrera où sont ses petits pieds par exemple, s'il s'agit de la famille ou de proches (copains, collègues...) ...
- Si c'est une amie chère ou sa propre mère ou qu'on se sent proche de sa belle-mère, on peut gentiment préciser qu'on est heureuse de partager ces moments si particuliers mais qu'on a besoin de s'habituer à ce corps qui change et que l'on souhaite qu'elle nous prévienne de son envie et que souvent on dira oui et parfois non... 

Les humeurs durant la grossesse sont sensibles, car les hormones nous imprègnent, mais si elles nous connaissent ou nous respectent les personnes qui nous sont chères comprendront, et tant pis pour les autres, finalement, n'est-ce pas ? Notre bébé et notre sérénité, notre bien-être sont plus importants qu'un peu d'amour-propre un peu trop pressant...


Après 5 enfants, je peux vous assurer qu'il est préférable de dire ce qu'on ressent, avec plus ou moins de gants selon le degré d'affection que l'on porte au destinataire de la remarque, que de garder pour soi ce ressenti à la limite du malaise parfois... C'est notre corps avant tout, et même si nous sommes heureuses de partager notre bonheur, nous ne sommes pas obligées d'accepter ce qui nous repousse ou viole notre intimité. ;)

Quelques liens pour approfondir :
mesdoudouxetcompagnie.fr interdiction-de-toucher
labouseuse.fr jpeux-toucher-la-main-deja-sur-ton-ventre
grossesse.aujourdhui.com/inconnu-vous-a-touche-le-ventre.asp


17 janv. 2012

Le cododo, quelles limites et jusqu'à quand ? - cosleeping : how to and drawing the line

Le cododo est tellement simple si on respecte les conseils de base !
Le sommeil partagé ou cosleeping est une évidence dans beaucoup de cultures, la mère pouvant ainsi beaucoup plus facilement se reposer et en même temps répondre aux besoins de son bébé.
Par contre, dans les conseils fréquents, il n’est pas très recommandé que le bébé dorme entre ses deux parents, car le papa n’a pas le sommeil physiologiquement aussi léger que la maman dans notre société où le cododo n’est pas la norme (au Japon, par exemple, les parents pratiquent le cododo de façon traditionnelle, et là le bébé est entre les deux parents)… Quoique vous décidiez, le papa doit savoir que bébé est dans le lit... Une autre solution, si vous allaitez, que j'ai testée, est par exemple de mettre votre enfant entre vous et votre compagnon durant la tétée alors que vous êtes éveillée (et un bras le long du corps de votre enfant entre celui-ci et son papa, par précaution), puis de le placer pour l'autre sein ou pour la tétée suivante de votre seul côté, ce côté sécurisé pour pour que bébé ne puisse en aucun cas tomber, ni s'étouffer ou être coincé. Suivre quelques conseils et un peu de bon sens devraient suffire à vous rassurer !




Source image : UNICEF
Je ne prends pas les mêmes précautions avec un nouveau-né jusqu’à un an qu’après un an par contre … mais c’est mon avis personnel, ma pratique, à vous de décider pour vous-même, votre famille.

Le cododo n'est pas fixe, on peut cododoter un temps, puis quand un de nos enfants est malade pratiquer de nouveau ce sommeil partagé pour veiller sur l'enfant malade ou simplement le rassurer... de même quand un de nos enfants peut vivre une période apparemment difficile et pleine de sommeil difficile, quel que soit son âge : cela ne veut pas dire qu'il ou elle restera forcément longtemps, juste qu'il/elle a besoin d'un temps particulier pour se redonner confiance... et repartir plus serein et plus autonome!
Si on sait où sont nos limites et fixer celles de nos enfants, tout le monde reste serein !
Et on n'a jamais vu d'ado rester dormir des années avec ses parents ! 
Alors pas de panique ;)

Voici les recommandations de l'UNICEF :
 "Il est recommandé que votre bébé soit dans la même pièce que vous, au moins pendant les six premiers mois, car ceci facilite l'allaitement et protège contre la mort subite du nourrisson.
Prendre votre bébé dans votre lit est une façon d'allaiter confortablement.
C'est peut-être la raison pour laquelle les mères qui partagent le lit avec leur bébé ont tendance à allaiter plus longtemps que celles qui ne le font pas.
Comme il est facile de s'endormir pendant une tétée, particulièrement en position allongée, certains points sont importants à considérer avant de prendre votre bébé dans votre lit."

" Plus vous allaitez longtemps, plus les bénéfices santé seront grands pour vous deux."

" Les lits pour adultes ne sont pas conçus pour les bébés. Afin d'éviter que votre bébé ait trop chaud, s'étouffe ou soit coincé :
- Le matelas doit être ferme et plat - les matelas d'eau, les matelas trop mous (rempli de granulés de polystyrène qui s'adaptent à chaque position du corps) ou défoncés ne sont pas adaptés.
- Assurez-vous que votre bébé ne peut pas tomber du lit ou se retrouver coincé entre le matelas et le mur.
_ La pièce ne doit pas être trop chaude, 16 à 18 degrés Celsius est idéal.
- Votre bébé ne devrait pas être trop habillé - il ne devrait pas porter plus de vêtements que vous n'en portez vous-même dans le lit.
- Le drap ou la couverture ne doivent pas recouvrir la tête du bébé ou lui donner trop chaud.
- Ne laissez pas votre bébé seul dans ou sur le lit - même un très jeune bébé peut gigoter et se mettre dans une position dangereuse.
- Votre compagnon doit savoir que votre bébé est dans le lit.
- Si un enfant plus âgé partage aussi votre lit, vous ou votre compagnon devriez dormir entre l'enfant et le bébé.
- Ne laissez pas les animaux de compagnie partager le lit avec votre bébé.

Si vous avez des questions, votre sage-femme ou puéricultrice pourra vous conseiller. "

Attention : 
" Fumer augmente le risque de mort subite du nourrisson. Vous devez être sûre de ne pas vous endormir avec votre bébé dans le lit si vous (ou n'importe quelle autre personne dans le lit) êtes fumeuse, même si vous ne fumez jamais au lit.
Ne dormez jamais sur un canapé ou un fauteuil avec votre bébé.
Dormir avec votre bébé " (sous-entendu, dans le même lit) " est dangereux si vous (ou n'importe quelle autre personne dans le lit) trouvez qu'il est difficile de répondre aux besoins du bébé.

Par exemple si vous :
- avez consommé de l'alcool
- avez pris de la drogue ou un médicament qui pourrait vous rendre très somnolente
- avez une maladie qui affecte votre attention à votre bébé
- êtes anormalement fatiguée, à tel point qu'il vous est difficile de répondre à votre bébé.
Il est aussi plus sûr de ne pas partager le lit les premiers mois si votre bébé est né prématurément ou de petit poids, ou s'il a de la fièvre. "



 " If you decide to share a bed with your baby:
Keep your baby away from the pillows
Make sure your baby cannot fall out of bed or become trapped between the mattress and wall
Make sure the bedclothes cannot cover your baby’s face
Don’t leave your baby alone in the bed, as even very young babies can wriggle into a dangerous position
It is not safe to bed-share in the early months if your baby was born very small or pre-term "
 
" WAR NING
- The safest place for your baby to sleep is in a cot by the side of your bed
- Do not sleep with your baby when you have been drinking any alcohol or taking drugs (legal or illegal)
- Do not sleep with your baby if you or anyone else in the bed is a smoker
- Do not put yourself in the position where you could doze off with your baby on a sofa or armchair "



Je vous ai déjà parlé du cododo - cosleeping en vous expliquant qu'il y a plusieurs façons de le pratiquer... pour en savoir plus aller ici cododo selon les saisons et là sommeil-des-bebes-et-cododo-cosleeping


Bien entendu, la liste n'est pas exhaustive : à vous de trouver votre solution, tout en étant attentifs à la sécurité et au bien-être de bébé (et aussi aux vôtres!) !

Sur ce, dormez-bien ! 

So, have a good sleep !

13 janv. 2012

Accoucher à la maison - chapitre 4 - Témoignage de 2 mamans : l'AAD et après ?

 Nous sommes deux mères de famille : VertCitrouille et Maybegreen.  Nous avons toutes deux accouché à la maison. Pour vous faire partager cette expérience nous avons rédigé un très long article qui arrive à sa fin !
 La semaine dernière je vous racontais les naissances de Célestine et Swan à la maison, accompagnées par une sage-femme qui restera toujours précieuse à nos coeurs et à notre mémoire, que nous revoyons avec émotion et respect immenses, et dont nos enfants connaissent le nom, les compétences et la délicatesse.

Aujourd’hui VertCitrouille et moi revenons avec un article commun (toujours sur le mode question / réponse) pour essayer de vous faire partager notre ressenti suite à ces accouchements : sont-ils différents des précédents, que nous ont-ils apporté… ?



En quelques mots Maybeegreen qu'ont représentés tes AAD ?

Ces accouchements ont été les plus sereins avec pour accompagnante "notre" sage-femme si humaine, discrète, rassurante.
Je me suis sentie encore plus en phase avec mes bébés, plus respectueuse d'eux aussi.
Pour moi, mes AAD avec l'accompagnement global, représentent des naissances-accouchements normaux, en fait ! La physiologie est respectée, les personnes également : Celle-qui-Accouche, le Papa, la Sage-Femme aussi, et l'enfant Naissant bien sûr!


Et pour toi Vert Citrouille, qu’a représenté ton AAD ?

Mon AAD, car pour Jack cela a finit par un transfert, est synonyme de sérénité et de continuité. C’est cela que je souhaitais déjà pour la naissance de Jack, qu’il n’y ait pas de coupures entre le avant et l’après accouchement, mais que cette naissance fasse partie intégrante de notre vie. Cela ne s’est malheureusement pas passé comme ça, ce qui a été très douloureux pour notre famille.
Ma fille encore petite au moment de la naissance de son frère (23 mois) n’a pas compris pourquoi sa maman n’était plus là. J’étais triste de ne pas pouvoir la soutenir et la câliner pendant cette période difficile. Mon mari faisait du mieux qu’il pouvait mais il était aussi assez focalisé sur moi et le bébé, inquiet pour notre santé. Nous avons aussi eu des problèmes de garde à ce moment là, car la crèche parentale où allait notre fille était fermée pendant les fêtes et mes parents avaient du rentrer chez eux pour raison médicale. Nous nous sommes donc retrouvés seuls. Heureusement une fois rentré à la maison les choses sont vite rentrées dans l’ordre et nous avons pu reprendre notre petite vie.
La naissance de Sweet Dumpling a été au contraire si naturelle. Une naissance peut sembler être un évènement exceptionnel, mais pour Sweet cela était juste si simple, si « faisant parti de notre vie, de notre quotidien ». Le matin j’étais encore enceinte, le soir j’ai accouché, le bébé était maintenant là avec nous et la vie a continué. Le lendemain nous avons pris notre petit déjeuné en famille, le bébé dans mes bras ou endormi dans son hamac près de nous. Un bébé élevé dès sa naissance au milieu des bruits de notre quotidien, des cris, des rires et des jeux de ses frères et sœurs. Cette continuité de la vie est bien pour moi l’élément le plus important de mon accouchement à domicile.


Maybeegreen, t'es tu sentie plus forte après ou était-ce pareil que tes accouchements en maternité ?

Je me suis sentie plus forte lors de mes AAD. Plus forte physiquement (voir l'anecdote où mon mari commente avec étonnement la force des femmes qui accouchent dans accoucher-la-maison-chapitre-3 ).  D'avoir été plus active durant mes accouchements, j'ai ressenti la douleur autrement, tournée entièrement vers mes bébés à naître et non plus sur ma douleur. Ainsi la douleur n'est pas gommée du tout, mais comme on ne lutte plus contre, on l'accompagne comme des vagues qui mènent notre bébé vers nos bras ! Et ainsi, je trouve qu'elle est bien plus supportable, la seule qui ait du sens : ce n'est pas une douleur négative, mais une force qui conduit notre enfant et que nous pouvons aider en bougeant, en prenant des positions physiologiques et parfois antalgiques... Je me suis ainsi sentie plus forte par rapport aux autres "après-naissances", qu'on nomme post-partum , moins fatiguée et plus vite "rétablie".
Je me suis sentie plus mère.
Je me suis sentie plus femme.
Je me suis sentie plus vivante ! Lors des passages de nos bébés de l'utérus et du vagin à l'air "libre" , nous passons en principe toutes (si on nous laisse le temps d'accoucher) par une "phase de désespérance" où nous avons vraiment l'impression intense que nous allons mourir, que jamais notre bébé ne pourra passer, que nous n'y arriverons pas ; mais sauf pathologie, nos bébés sont faits pour passer par là, et notre corps pour les y aider. Nous avons tendance à facilement oublier par la suite ces quelques minutes ou instants si forts de vie et de mort qui se rejoignent là. J'ai constaté qu'avec l'AAD, le fait d'être plus en phase avec la totalité de notre accouchement sans interférence, avec les deux personnes en qui nous avons le plus confiance au monde à cette période-là pour nous accompagner, nous permettre de vivre pleinement ce moment si important dans la vie tant pour nous que pour nos enfants, eh bien tout cela fait que lors de la "phase de désespérance" est venu pour moi (je ne sais pas si c'est le cas pour toutes les femmes qui vivent des naissances respectées dans leur physiologie et particulièrement dans leur intimité) la conscience fugace de cette puissance immense et si fragile à la fois, de la mort et la vie qui semble se rejoindre pour conduire notre enfant de son monde utérin jusques dans sa nouvelle vie : celle du monde extérieur. Rien de mystique là-dedans, même si je peux comprendre que cela peut facilement se ressentir ainsi pour certaines. Pour moi il s'agit juste de la force naturelle de la vie, ni plus ni moins. Une force qu'on minimise souvent et que la période de la maternité et de la naissance permettent de remettre à sa juste valeur si on prend le temps de les vivre sans complexes, si on accepte de rester soi-même tout en vivant de fait un changement gigantesque : être parent pour cet enfant-là, l'accompagner dans son chemin de vie jusqu'à ce qu'il soit en mesure de vivre sa vie de façon autonome, humaine et respectueuse de soi-même autant que d'autrui... Chaque enfant nous fait parent, petit à petit, nous cheminons aussi. Rien n'est tracé, c'est à nous, parents comme enfants, de faire nos choix, de les faire pleinement, consciemment, dès lors que nous nous acceptons de penser, acceptons de nous poser des questions et ainsi de faire des choix chaque jour de notre vie. Nos choix ne sont pas toujours les meilleurs, nos choix conduisent parfois à des évènements désagréables ou effrayants, mais parfois aussi ils nous conduisent à des moments merveilleux, et pour moi, pour mon mari aussi, les naissances à la maison avec notre sage-femme en accompagnement global ont été de ces moments merveilleux et inoubliables qui désormais font partie de notre vie et de notre force. Tout cela, je l'ai ressenti, perçu, pas pensé au moment de la naissance, car s'il y a bien un moment où l'on doit laisser de côté les réflexions et donner toute sa place à l'action et l'émotion, c'est le moment de la naissance!
D'avoir vécu cette expérience, par rapport à mes accouchements en maternité, je me sens entière.


Et toi Vert Citrouille, t’es tu sentie plus forte ?

Non. Peut-être est-ce étrange mais je ne me suis pas sentie différente après cette naissance, peut-être parce que j’ai toujours su que j’avais en moi cette force pour donner la vie, que ce petit-être porté neuf mois sortirait un jour de mon corps, que je n’avais pas à lutter contre, mais accompagner sa sortie, que mon corps était fait pour ça, que j’étais faîte pour donner la vie. En revanche je me suis sentie plus sereine, plus épanouie. En effet pour la naissance de Butternut il me restait après mon accouchement une amertume du « cela aurait pu être différent ». Pour Jack l’accouchement a été complètement physiologique, j’ai pu faire exactement ce que je souhaitais (positions, déplacements) et je n’ai eu aucune intervention (monitoring, perfusions…) J’avais enfin réussi à vivre un accouchement complètement naturel ou j’étais l’unique guide, avec mon enfant, de sa venue au monde. En revanche l’après naissance me laissait un goût plus qu’amer. Avec Sweet, j’ai enfin pu vivre la naissance de mon enfant dans une complète plénitude, que ce soit le pendant ou l’après.


Maybeegreen, Te sens-tu différente des autres femmes d'avoir vécu cette expérience ?

Je n'ai pas tellement l'impression de me sentir différente au premier abord... tant qu'on n'évoque pas les conditions de la naissance, en fait, c'est tellement simple une naissance à la maison, que c'est devenu la norme pour nous. Et c'est quand on nous parle de déclenchement, péridurale, lit d'accouchement, toucher vaginal répété, d'épisiotomie, de séparation maman-bébé etc...  c'est là, qu'on se rend compte de la chance qu'on a d'avoir pu vivre deux naissances aussi respectées. Alors là, oui, on se sent un peu différents : privilégiés, en quelque sorte. Ne pas avoir à se battre pour faire respecter ses choix... Et on souhaiterait que chaque femme, chaque famille puisse avoir le choix de vivre une naissance aussi belle si elle le veut ! Car cela doit rester un choix, ce n'est qu'à cette condition que l'accouchement peut être physiologique et vécu avec un bonheur sans ombre.


Et toi Vert Citrouille tu te sens différente ?

Je ne me sens pas différente des autres femmes. J’ai donné naissance à mon enfant à la maison, d’autres le font à l’hôpital. Je suis devenue mère comme des millions de femmes. Mon vécu, mon parcours a fait qu’accoucher a toujours été pour moi un acte naturel et qu’assez vite j’ai pu me départir de mes peurs de ne pas y arriver, de ce besoin d’assistance qu’ont certaines femmes. Prendre conscience de ce qu’est réellement une naissance, prendre conscience de notre force, de nos capacités à donner la vie se fait plus ou moins rapidement selon les femmes. Certaines après un cheminement plus ou moins long y arriveront, d’autres n’y parviendrons jamais, car elles associeront toujours la naissance à un acte médical ou à la douleur et auront donc besoin de l’hôpital. Est-ce pour autant que je me sens supérieur à ces femmes ? Pas le moins du monde, car une naissance est avant tout un voyage : un voyage intérieur, un voyage personnel, une découverte de nos forces, de nos limites, et toute femme qui accouche fait ce voyage. Comment dire à une femme que ce parcours si difficile et douloureux parfois n’est pas le bon, qu’elle n’a pas choisi la bonne voie et que le mien est force de vérité ?
En revanche tout comme Maybeegreen je suis parfois excédée par le manque d’informations et la méconnaissance des femmes sur l’accouchement, la péridurale, comme si cette banalisation de la surmédicalisation, cette confiance aveugle en leur gynécologue, en l’hôpital leur avait fait oublier qu’un accouchement est avant tout l’histoire d’une naissance, une histoire entre elle et leur enfant.
Mais il me semble quand même, que ces dernières années les choses changent : des sages-femmes soutiennent les femmes et leur redonnent confiance en leur capacités, de futurs mères rédigent leur projet de naissance… Je crois sincèrement que les femmes sont en train de reprendre en main leur accouchement, qu’elles ne sont plus de simples spectatrices de la naissance de leur enfant mais pleinement actrices, même si parfois les hôpitaux et leurs protocoles font encore barrage.


Maybeegreen, as-tu l'impression que cela a changé quelque chose dans ton couple, ta famille ?

Cela a rendu mon couple plus fort avant, pendant et après ces accouchements à la maison. Nous avons décidé et vécu tout cela ensemble, en harmonie, sans rien imposer l'un à l'autre, juste en parlant à coeur ouvert de tout... Nous avons pris soin l'un de l'autre plus encore que lors des grossesses et des naissances précédentes. Mon chéri a été aux petits soins comme jamais après nos AAD, pour moi comme pour nos bébés nouveaux-nés et nos autres enfants. Il a pleinement pris sa place.
La fratrie est renforcée. Le fait de ne pas faire de coupure entre moi, le bébé et nos autres enfants et mon chéri, a permis aux aînés de ne pas ressentir de jalousie (ou presque pas) envers un bébé qui leur aurait dérobé leur maman pendant plusieurs jours et qui serait passé du statut invisible dans le ventre au statut intrus dans les bras... Le bébé était attendu différemment : les filles étaient pressées non pas seulement que le bébé naisse, mais elles espéraient ouvertement voir la naissance, même si je préférais à priori garder mon intimité... Et en fait, à chacun de mes AAD, par hasard, mes deux aînées ont assisté, la seconde lors de notre première naissance à la maison, à la sortie de sa petite soeur et la plus grande à celle de son petit frère, lors de notre second AAD : ce n'était pas fait exprès mais elles avaient des recommandations importantes au cas où, et elles ont été très discrètes et respectueuses, à tel point que je ne me suis rendue compte de leur présence qu'une fois mes bébés dans mes bras! Elle n'ont vu que la fin, le but ultime de la naissance, et toute puissante qu'ait été cette image, elles ont choisi de venir voir et n'ont jamais parlé de cette image comme choquante ou dégoutante ou effrayante pour elles (choses qui m'inquiétaient avant mon premier AAD) : elles ont tiré de cette expérience une image forte mais belle, et la joie qui se lisait sur leur visage ne laissait aucun doute là-dessus.
Notre famille en est ressortie plus soudée encore qu'après les autres naissances, plus confiante aussi en chacun de nous, et chacun plus confiant en soi et en ses propres capacités. C'est tellement simple quand on le vit, comparé à un accouchement en structure, que c'est difficile de mettre des mots sur cette non-cassure, cette continuité qui sur le moment et après-coup semble tellement aller de soi ! On accompagne juste la naissance de notre enfant, avec auprès de nous notre sage-femme expérimentée et pleine de bienveillance : la vie continue, le bonheur est simple et pur, nos coeurs « emplis de soleil » de cette expérience si enrichissante... Choisissons chacun de nos pas et puissions-nous vivre encore de nombreux moments aussi justes, simples, forts.


Et pour toi Vert Citrouille cela a-t-il changé quelque chose dan ton couple, ta famille ?

Comme je l’ai évoqué plus haut et comme tu le dis aussi si bien Maybeegreen, pas de changements, pas de coupures mais une continuité dans la vie de notre famille.
Je m’interroge parfois sur ce que cette naissance à la maison aura transmis à mes enfants ? So, notre sage-femme est née à la maison, comme tous ses frères et sœurs. Cette vocation de devenir sage-femme, d’accompagner les femmes dans la naissance de leur enfant elle la doit en grande partie à ce vécu. Je pense à mes filles, est-ce que cette naissance leur donnera toute confiance en elles, la certitude que mettre au monde un enfant est avant tout naturel. Est-ce que par ce choix je vais leur transmettre cette force que toute femme a et peut trouver en elle ? Et mon garçon dans tout ça qu’en retirera t-il ? 
Vous serez peut-être aussi intéressés par : 

Au chapitre 1, nous avions évoqué ce qui nous avait mené vers l’accouchement à domicile, deux parcours différents : accoucher à domicile - pourquoi ?

Ensuite, au chapitre 2, nous avons parlé de nos préparations à l’accouchement :

Le chapitre 3 , nos récits de naissance : 
Les récits de naissances de Vert Citrouille 


Pour conclure notre témoignage : 
 Nous espérons que vous avez apprécié nous lire comme nous avons pris plaisir à écrire et que ces quatre chapitres vous en auront appris un peu plus sur ce que peut-être un accouchement à domicile. Nous projetons d'écrire prochainement (toujours en coopération) un article sur toutes les questions financières liés à l'AAD (combien cela coûte t-il, assurance des sages-femmes...) et sur la déclaration de naissance après un AAD (comment cela se passe t-il concrètement, est-ce différend de la déclaration de naissance lorsqu'elle a lieu en structure...).

Pour faire un tour sur le blog de Vert Citrouille : vert-citrouille.com

Notre contribution aux Vendredis Intellos

6 janv. 2012

Accoucher à la maison - chapitre 3 - Témoignage de 2 mamans : Deux récits de naissances par maybeegreen



Nous sommes deux mères de famille : VertCitrouille et Maybegreen .  Nous avons toutes deux accouché à la maison. Pour vous faire partager cette expérience nous avons rédigé un très long article que nous posterons sur plusieurs semaine chapitre par chapitre.
  Il y a quelques semaines, nous avions évoqué ce qui nous avait mené vers l’accouchement à domicile, deux parcours différents.

Ensuite, nous avons parlé de nos préparations à l’accouchement.

Aujourd'hui, pour la 3e partie, nous voici venues vous raconter comment se sont passées les naissances de nos enfants dont nous avons préparé les AAD. Ces récits étant trop longs pour être mis ensembles à suivre, celui de Maybeegreen sera raconté ici et celui de VertCitrouille sur son blog. Les réactions sont bienvenues sur nos blogs et sur les Vendredis Intellos!
Comment se sont passé tes accouchements à la maison ? Te les étais-tu imaginé ? Si oui était-ce comme tu les souhaitais ? Quel a été la place de ton mari ? Et de ta sage-femme ?

Ces deux naissances ont eu lieu la nuit, commencé en soirée...terminée toutes deux aux alentours de deux ou trois heures du matin...
J'avais visualisé les lieux possibles, selon que les enfants seraient à l'école ou à la maison durant le travail, sachant que je devrais avoir du calme et pas à me soucier pour une fois de leur bien-être mais du mien... pour ce bébé à naître, pour ne pas compliquer le travail, conserver une intimité la plus agréable possible, pouvoir éventuellement déambuler dans mon jardin au début et au milieu du travail...si l'envie m'en prenait... pouvoir éventuellement prendre un bain, mais de toutes les façons prendre une douche chaude quand je serais presque sûre... et voir si le travail se maintenait, croissait en intensité ou si ce n'était pas le moment... Si la naissance avait lieu lors de la présence éveillée des enfants, nous avions des proches prêts à accueillir les enfants si besoin pendant le temps nécessaire... Ayant accouché la nuit, c'était idéal pour moi...
Quant à imaginer une naissance, elles sont toutes différentes, et ce qu'on imagine n'est toujours qu'un ersatz comparé à ce qu'on vit. Mais la sensation de puissance immense, de vie intense, de force pure et de joie fabuleuse ont été de véritables révélations pour moi : jamais lors de mes trois premiers accouchements en structure je n'avais ressenti cela, et pourtant les rencontres avaient été pleine de bonheur et d'émotions, mais là, lors des naissances à la maison de Célestine et Swan (prénoms fictifs pour préserver notre intimité) , le bonheur était décuplé, les émotions sans barrières !

Naissance de Célestine :
La première période d'une naissance est Mouvements, vibrations, balancements, étirements, massages quand cela commence à s'intensifier, si on en ressent l'envie... immersion ou contact avec l'eau chaude, sur le creux des reins, le dos, la nuque, tout le corps enveloppé de chaleur et de fluidité... Conduis-moi... Berces-moi... Enroules-moi pour accompagner le voyage de mon enfant... l'aider à faire son chemin de vie pour venir découvrir la lumière un peu, nos visages heureux, le monde, et nous ses parents, qui l'attendons avec tant de tendresse...
Je suis prête, tu peux appeler Cy, Chéri : c'est parti !
Je me berce encore grâce à mon ballon, rotations, déhanchements, je cherche le soulagement pour ne pas me fatiguer trop vite... Je m'allonge un peu, je n'ai pas vraiment envie que mon bébé arrive avant Cy, là... Cy arrive dans le calme de la nuit... Pose ses affaires, que je vois à peine, tout ce qu'il lui faut, mais la discrétion même... Tout va bien. Je peux laisser mes contractions poursuivre leur poussée de ma petite Célestine, car Chéri et moi savons...nous seuls.
Massages. Tendres mouvements lents et fermes dans le bas de mes reins, ça chauffe doucement et ça fait du bien, car là, les contractions commencent à faire vraiment mal...
Pause. Je n'ai plus envie de bouger. Je vais m'installer au sol, sur la couverture moelleuse, mon Chéri est là, Cy est là... D'ailleurs Cy a perçu le changement, mes yeux qui la cherchent... les massages ne suffisent plus à présent, je n'en veux plus... Les bouillottes en noyaux de cerises bien chaudes, ni les compresses humides et chaudes, non plus... Cy se rapproche de moi, doucement, simplement, s'assied sur la couverture avec nous.
Arrive la phase de « désespérance » : la fin est proche, mais qu'on accouche pour la première ou la énième fois, toujours cette impression énorme de ne pas pouvoir y arriver, de mourir bientôt ! La force des contractions est gigantesque, longue, s'étire encore et encore... s'affaisse et reflue lentement... Pour revenir presque aussitôt , encore et encore... C'est là que Cy m'encourage dans un murmure grave : tout va bien, tu sais que tu va y arriver, c'est juste bébé qui est là, juste là, tout près... Sens !
Célestine est née devant le feu de cheminée, ce soir de mai-là. Mon mari était assis derrière moi pour me soutenir et je m'y suis agrippée comme à la vie pour les dernières contractions.
D'ailleurs il a eu mal pendant quelques jours , mais cela le faisait rire de bonheur : la puissance d'une femme qui accouche est telle, aime-t'il à raconter, qu'elle pourrait soulever une voiture !


La naissance de Celestine, vue par ma 2e :
"C'était plus marrant qu'à l'hôpital, plus agréable parce qu'il n'y avait pas beaucoup de bruit pour que maman se concentre. J'avais quand même un peu peur pour maman parce qu'elle poussait des drôles de cris... Je voulais à tout prix savoir si c'était un garçon ou une fille, je voulais aider maman quand le bébé sortirait ; j'ai entendu maman crier (pour aider Célestine à sortir) et je suis allée voir, sans faire de bruit (maman nous avait prévenu que ce jour-là il ne faudrait pas la déranger tant que le bébé ne serait pas né, et un peu après aussi) , et j'ai vu ma petite soeur naître, elle était toute petite, plus que je ne croyais, elle était mouillée, ça faisait bizarre, et aussi parce qu'elle n'avait pas beaucoup de cheveux. J'étais contente de l'avoir vue sortir. J'ai été chercher mes soeurs pour qu'elles viennent voir, et ensuite nous sommes retournées dormir. Quand le matin nous sommes allées à l'école, j'ai raconté à tout le monde que j'avais vu ma petite soeur naître, j'étais trop contente !"

Photo non libre de droit , merci de me demander si vous souhaitez la reproduire !

La naissance de Swan :
Tout est encore plus simple, je n'ai même plus d'inquiétudes sur l'arrivée éventuelle de Cy quelques minutes après ou avant : peu importe, j'ai désormais entière confiance dans la physiologie de l'accouchement, notre capacité à faire de ce moment une aventure unique et si simple de beauté, à couper le souffle !
Reste le suspense de ce petit bébé coquin (dont nous savons -volontairement- pas encore le sexe, un mystère à découvrir) qui se fait une beauté longuement... tant qu'à quelques heures près, il serait né en maternité s'il n'avait enfin décidé de se montrer au grand jour pour qu'on puisse enfin l'embrasser sur les joues, les cheveux, les mains, les pieds...
Nous essayons toutes les méthodes douces que je connais : rires, câlins, un peu de voiture aussi, pour aller voir Cy et vérifier que tout va bien... feu vert pour un jour de plus, mais dernier délai (au-delà d'un terme défini en début d'accompagnement par la sage-femme, elle ne se permet plus d'accompagner un aad)... Aie, bébé viens donc, tout est prêt, tout le monde t'attend, oh et puis, mince, fais comme tu veux, tant pis, moi, il faut que je dorme car la nuit dernière a été une « fausse alerte » ! En fait, la nuit dernière a bien avancé le col, mais le travail n'est toujours pas réellement en route. Je me couche très tôt après une balade au bord du canal avec chéri (les enfants étaient à l'école)... Je me couche vers 18h... Chéri s'occupe des enfants. J'ai le calme et je m'en fous... Dormir...
Je dors deux heures ou un peu moins... et je me réveille avec la certitude que ça y est, mon bébé arrive ! Une contraction puissante, mais brève, j'ai encore du temps. Elles sont aux 20 minutes, pour l'instant je regarde l'heure, mais quand Chéri aura appelé Cy, cela n'aura plus aucune importance...Pour l'instant, je prépare le nid sans bruit, mais je préviens mon Amour que je vais prendre une douche et qu'ensuite il saura si c'est le moment de téléphoner à Cy. Appeler pour rien au milieu de la nuit, ça ne nous dit rien, alors même si je sens que c'est pour de bon cette fois, je préfère aller me réchauffer avec cette douche et guetter les signaux de mon corps, parler encore à mon bébé aussi, sans réveiller les enfants, je monte à l'étage et me faufile dans la salle-de-bain , et me plonge avec délices sous la douche chaude... encore à l'aise... et les contractions se rapprochent déjà une aux 15, puis une aux 10 minutes ! Elles restent environ aux dix minutes et toutes de la même force, même, je dirais qu'elles ne font pas mine! Je sors de la douche, le sourire aux lèvres, les yeux émus : j'ai bien raison, la rencontre attendue est pour cette nuit !
Chéri appelle Cy, elle arrive, le temps de prendre une douche et de faire la route.
J'installe quelques dernières choses qui attendaient sagement dans le panier pour ce moment-là... Mon chéri m'aide, tout ça dans la quiétude de la nuit... sans mot inutile, dans la douceur, avec sérieux et sourire à la fois... encore que, côté contractions, ça commence à douiller sérieux aussi, on en est aux 7-8 minutes... Massages des reins, Chéri est serein... Les contractions ne me laissent plus m'occuper d'autre chose... on doit être aux 5 minutes, mais je n'ai plus regardé ma montre alors c'est juste l'impression que j'avais... Ballon, c'est bon aussi, rouler le bassin, ça fait du bien, pendant qu'il remet du bois dans le feu et accueille Cy qui vient d'arriver...je n'ai même pas entendu la voiture, comme la première fois...
Ils plaisantent tranquillement, mais je décroche de plus en plus ; juste les contractions et la descente de bébé... Cy s'installe sur la chaise que je lui ai préparé je crois... Je demande à chéri par bribes de venir me soutenir pour que je m'étire...et soulage ainsi des contractions qui ne laissent plus guère de répit... pas vraiment des mots, il me semble, mais il comprend...
Je suis presque verticale, soutenue par mon Amour assis sur notre lit, je mets mes jambes en appui contre la cheminée pour ne pas faiblir lorsque j'accompagne de toutes mes forces les contractions qui expulsent mon bébé hors de son premier logis, le bail est expiré, mon petit coeur, viens désormais dans nos bras, qu'on te couvre de baisers, qu'on te découvre..
Les yeux dans les yeux avec Cy, puis la vague presque continue cette mer déchaînée et soudain l'explosion finale qui nous surprend la poche des eaux et bébé arrivent en même temps la tête est là, je te sens tout chaud tout doux tendre enfant je te guide ...secondée par Cy qui veille et intervient le moins possible, toujours en appui de toutes mes forces arc-boutée contre le torse protecteur de mon Chéri, qui est mon pilier, tout comme Cy est mon phare... J'accompagne enfin la dernière vague et tu glisses dans mes bras, je te prends contre moi, si doux, si bien fait, tes petites mains, tes petits pieds, ton odeur me font vibrer comme chacun de mes enfants nouveaux-nés !
Enfin une partie de mon cerveau se connecte un peu et je regarde : tu es un petit gars, comme je me l'imaginais depuis des mois, sans en avoir la certitude et sans vouloir l'avoir... C'est un peu magique la rencontre avec son enfant, un regard plein d'Amour à mon Chéri, un regard presque aussi fort à Cy, je m'aperçois à peine que ma plus grande fille est là depuis à peine quelques minutes ou moins : elle m'a entendu, a attendu que je fasse moins de bruit de peur de me gêner, et est heureuse de découvrir la « première » son petit frère... cependant point besoin de réveiller les autres demoiselles qui viennent découvrir qui est le nouveau membre de la famille quelles vont pouvoir effleurer d'une caresse timide... Elles retournent gentiment se coucher, mais il y a de la joie dans l'air...cependant elles ne nous dérangent pas et finissent par se rendormir...
J'ai à peine perçu tout ça, toute à mon premier câlin avec mon bébé... les yeux dans les yeux, peau à peau, Chéri et Cy nous couvrent des serviettes chaudes et douces, puis m'aident à m'installer avec Swan dans le lit confortablement , ensuite recouverts de la couverture prévue, et je demande même en murmurant la couette par-dessus : je me laisse désormais dorlotter, toute à mon bébé, qui fait connaissance avec mon sein... Bébé et moi sommes toujours reliés, car on ne coupera le cordon que lorsqu'il n'aura plus de battements, plus d'échanges...
A un moment, un peu plus tard, les contractions reviennent, pour « nettoyer le nid », libérer le placenta, j'avoue que je ne sais même plus où j'étais installée à ce moment-là, toujours est-il que le placenta était en un seul morceau, impeccable, tout allait donc pour le mieux, c'est tout ce que je me souviens de ça, et que c'est presque aussi fort que le passage des épaules de bébé, donc pas aussi difficile que la tête, dernier effort avant la paix... sauf celle des tranchées, mais c'est un autre sujet ;)
Cy s'occupe de moi et de bébé (toujours en peau à peau), Chéri et elle finissent par lui mettre sa première couche lavable et l'habiller sous mes yeux, et le reposent contre moi bien au chaud. Elle me veille quelques heures, partage un thé ou un café je ne sais plus, j'ai droit à ce qui me fait envie... puis elle remplit les papiers... je crois que c'est tout, elle nous souhaite une bonne fin de nuit à 3, reviendra nous voir dans quelques heures après un peu de sommeil et quelques rendez-vous...
Rien de spécial pour les suites des couches, Cy revient nous voir régulièrement et on peut l'appeler quand on veut, elle apporte le carnet de santé (à moins qu'elle l'avait déjà apporté et rempli ;)) , effectuera avec un hamac en tissus la pesée de mon bébé et puis prendra ses mesures, nous feront la visite du « 8e jour » avec notre médecin traitant...

Du bonheur à l'état pur, la vie tout simplement !

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Rendez-vous vendredi prochain pour la 4e et dernière partie !